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Après Je l'avais de si près tenu et Les voix chères qui se sont tues, notre exploration du passé de la Hague se poursuit avec On ne se regardait pas . Une interrogation sur l'image des femmes de la Hague avant les changements des années cinquante.
Les témoignages vocaux ou écrits nous ont servi de "matériel" pour cette création qui interroge les femmes de la Hague au début du siècle dernier et leur image. Le soutien du Conseil départemental de la Manche s'est concrétisé par une aide au financement qui nous permet d'être accompagnés par Fabrice Hervé, metteur en scène et acteur de la la compagnie professionnelle Tourner la page. On ne se regardait pas n'est pas une reconstitution historique ou un spectacle folklorique. Les façons d'être et de vivre de ces femmes servent de prétexte pour faire du jeu avec les paroles et les chansons.
Quand je me suis rendu compte que je saignais, j'ai pensé que j'allais mourir. Je me suis couchée en me disant que je n'allais pas me réveiller. Le lendemain, ma mère m'a dit : « Et ben, t'as pas fini... C'est ça, être une femme. »
On voyait quand même les bêtes... Un jour avec mon père, on regardait les vaches à une barrière. Je lui ai demandé pourquoi elles se montaient dessus... Une autre fois, on en a emmené une au taureau. Il m'a dit : « Pour nous, c'est pareil... » Ça m'a pas donné envie.
J'avais entendu qu'avant d'accoucher on perdait les eaux. J'avais compris qu'on perdait ses os... Son squelette, quoi. Je ne voyais pas du tout comment c'était possible.
Ma contraception à moi, c'était de faire durer le ménage et la vaisselle le soir en attendant que mon mari s'endorme...